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McIntosh MCD-1100, un survol.

17 février 2011 2 commentaires

 

            Un des avantages du métier de conseiller en audio est de pouvoir utiliser le magasin à l’extérieur des heures de bureau à des fins purement épicuriennes.  Un de mes grands plaisirs est d’inviter mon ami Patrice à venir passer quelques heures au magasin dans le but très égocentrique de pouvoir nous amuser avec des jouets que nous sommes incapable de nous acheter tous les deux (même avec nos deux salaires réunis!).

            Je dois avouer que  je profite souvent de la présence des oreilles de mon ami pour obtenir son opinion sur des petites questions qui me tracassent comme sur des mariages de composantes, position d’écoute, positionnement et calibration de subwoofer, différents petits ‘’tweaks’’, etc.   Comme le dit l’adage: Deux têtes en valent mieux qu’une  .  Je dirais même plus, une des choses que je déplore dans mon travail est le fait que je sois la seule personne sur le plancher du magasin et puis que je ne suis pas le genre à croire que j’ai une compétence et une connaissance absolue, je doute souvent de mes observations (faut avouer que nous ne sommes pas dans une science exacte non plus!).  La présence d’une personne dont je connais la valeur et ses goûts fait tripler la vitesse à laquelle je peux avancer mes dossiers, connaître les qualités des produits que je vends (et parfois même, leurs faiblesses.  Mais ça il ne faut pas le répéter trop fort! ) tout en apaisant certaines de mes ambivalences.

            Jeudi passé était l’ une de ces soirées.  Au programme officiel j’avais prévu trois choses : Premièrement, l’écoute d’une paire de MC-2301 que nous avons reçue peu avant Noël. J’entends déjà les connaisseurs s’exclamer que la vie n’est pas juste (pour ces derniers qui me connaissent, vous savez où vous pouvez les admirer…  Ils sont toujours là, bien installer sur leurs supports au plancher dans la pièce du milieu.).  Pour les autres, les MC-2301 sont des monoblocs  à tubes de 300 Watts haut-de-gamme de chez McINTOSH.  Bien qu’ils soient monstrueusement gros et puissants, ils délivrent une performance musicale remplie de nuance, de finesse et de rapidité.  Ici, oubliez la caricature habituelle que l’on fait souvent à tort sur un ampli à lampe ou même d’un McINTOSH. 

Deuxièmement, je voulais lui présenter un de mes récents coup-de-cœur de chez CABASSE qui se nomme la RIGA et son compagnon le Santorin 30.  Lui qui avait déjà été impressionné par sa grande sœur la Baltic Evo (je crois que c’est même une des rares enceintes qui ait trahit les Martin-Logan).  Et troisièmement, j’avais besoin de son opinion pour trouver un bon mariage pour ma propre nouvelle paire de CABASSE que j’avais reçue le 23 décembre dernier.  Il faut bien que les amis servent à quelques choses!

            Mais comme il se produit souvent dans ces petites soirées, le programme change selon nos humeurs et surtout selon nos découvertes dans le domaine des associations des composantes.   Mais cette fois le programme a changé parce qu’entre temps j’ai eu entre les mains deux nouveaux  joujoux sur lesquels nous pouvions lever le nez.  Premièrement, j’ai un client qui a débarqué au magasin avec un kit ampli/pré-ampli MODWRIGHT qu’il a dû laisser au magasin quelques jours (ah, que c’est dommage!).  Deuxièmement, et c’est le sujet de ce survol, j’ai reçu en magasin un MCD-1100 de Mc INTOSH.  Non, non ce n’est pas une erreur de modèle.  Oui, oui je le sais, ce n’est même pas encore sur le site du fabricant.  Peut-être est-il en ce moment même en train de vivre son baptême au CES 2011 qui bat son plein pendant que j’écris ces lignes?  Quoi qu’il en soit ils ne peuvent que le regarder, moi je l’ai déjà écouté (Na, na, na)!  Et pendant que la masse aura accès uniquement  à des photos, vous, vous aurez déjà accès a une critique!

            J’ai commandé ce lecteur pour un de mes clients qui voulait originalement acheter un MCD-500 au printemps dernier.  Ayant entendu une rumeur voulant que le duo MCD-1000 et MDA-1000 (déjà discontinué) aurait bientôt un successeur intégré, j’ai profité de l’occasion pour en informer le client, qui ne pouvait pas de toute façon en prendre possession avant la mi-décembre dès son retour de l’étranger.  C’était un risque pour le client car le MCD-500 qui vaut tout de même 6,500$ US était tout un lecteur (c’est avec lui que nous avons présenté les Sphères de CABASSE au dernier SSI de Montréal).  Mais puisque que MCD-1000 et le MDA-1000 avaient aussi très bonne réputation, mais  que le  McINTOSH encore mieux, et aussi parce que, du moins je crois, le 3500$ d’extra n’était pas pour ce client un facteur décisif dans la décision, il optât pour attendre patiemment l’arrivée du nouveau vaisseau amirale dans le domaine du numérique de chez McINTOSH, le MCD-1100.

            J’ai reçu le MCD-1100 le jour précédant notre petite soirée.  Un petit cadeau de Noël en retard.  Trois grosses boîtes brunes en provenance de Binghamton N-Y, livrées par un petit lutin brun, presque de la  même couleur que  son uniforme, sortant d’un camion tout aussi brun, décidément c’est la couleur porte bonheur du jour!  Il y avait un MA-6600, un MEN-220… et un MCD-1100.  Laissez-moi vous dire que j’ai rapidement oublié tout ce que j’avais à faire et mon attention s’est portée exclusivement sur le petit dernier.  L’emballage est typique à McIntosh, une boîte à l’intérieur d’une autre boîte avec une structure en styromousse semi-rigide entre les deux.  Comme d’habitude, il est difficile de demander mieux avec McIntosh.  Entre vous et moi, si dans les 10 dernières années nous  n’avons eu aucun incident malheureux avec la compagnie ‘’OUPS!’’ (UPS), c’est parce que l’emballage  résiste à toute épreuve!

            Une fois sorti de son double emballage, le MCD-1100 se présente dans une esthétique à la fois traditionnellement Mc tout en étant différent de son petit frère.  Je m’explique.  Il est de même format que le MCD-500 et son ergonomie est similaire, par contre à la différence de ses petits frères, le MCD-1100 arbore fièrement la ‘’bay-window’’, ce que McIntosh appelle une façade 3D.  Cette proéminence, maintenant typique à la série 1000, lui donne vraiment de la ‘’gueule’’.  Croyez-moi sur parole, à moins d’être totalement allergique à  l’esthétique quelque peu rétro des McIntosh (et même, là), la propriété d’un tel appareil développera en vous bien  involontairement un sentiment de fierté.  Aussi superficiel que cela puisse paraître pour plusieurs, ce sentiment vous fera, bien malgré vous, admirer et chouchouter votre nouveau bébé.  Vous allez vous surprendre vous-même à l’admirer visuellement autant qu’auditivement.  Le MCD-1100 a également trois autres différences esthétiques.  Les 2 boutons de forme circulaires de chaque coté de la façade sont de diamètre un peu supérieur sur le MCD-1100.  C’est peut être psychologique mais cette différence me semble une amélioration, pas que visuel, mais aussi sur le plan de  l’ergonomie.  Il me semble que c’est tout simplement plus plaisant à manipuler.  La partie inférieure de son châssis est chromée de la même façon que l’était le MA-6900, la partie du haut est noire.  Le dernier point, est  ce dont  je ne suis pas encore certain d’approuver le choix esthétique fait par les ingénieurs de McIntosh.  La partie supérieure, celle qui est noire, est recouverte d’une plaque en métal repliée d’environ un demi-pouce aux extrémités.  Cette plaque ou l’on peut y voire un diagramme schématique du lecteur apposé sous une vitre, lui sert de capot de la même façon qu’un couvercle d’une boîte à biscuit métallique.  Ce choix esthétique quelque peu ‘’industriel’’ me laisse un peu perplexe.  Il me faut peut-être une petite période d’adaptation.

            Du côté technique, selon McINTOSH, le MCD-1100 est équipé d’un meilleur convertisseur que son petit frère et qui élèvera ses performances au-delà de celles atteintes par le duo MCD/MDA-1000.  De plus, le MCD-1100 a de multiples entrées digitales, dont une USB, le transformant ainsi en un DAC haut-de-gamme.  D’ailleurs dans les premieres communications que le représentant m’avait envoyé à son sujet, on parlait de l’arrivée d’un ‘’DAC-transport’’, pas d’un lecteur CD avec des entrées digitales, car le terme ‘’Lecteur CD’’ c’est n’est plus ‘’Hot’’ maintenant, mais bien un ‘’DAC-Transport’’.  D’ailleurs si ma mémoire est bonne, c’est la même tactique commerciale qu’avait utilisé MOON avec la sortie de son nouveau lecteur CD de référence.  Pour l’instant je n’ai pas plus d’information technique, je vais essayer d’aller à la pêche du côté de McINTOSH.

             L’heure de la fermeture de la boutique est arrivée et mon ami Patrice aussi.  Malheureusement j’ai n’ai pas encore eu le temps de préparer le ‘’setup’’ pour la soirée.  Habituellement, du moins depuis que nous l’avons au magasin, notre source de départ est le McINTOSH MCD-500 dont nous apprécions beaucoup la musicalité.  Mais cette fois, la paresse l’a emporté.  Le MCD-1100 était déjà branché, puisqu’il était en rodage pour mon client depuis la veille.  Et même s’y il n’avait que 24h dans le corps, j’avais tellement d’autres choses ,à brancher, que j’ai décidé que cela sera a lui d’ouvrir le bal malgré tout.  De toute façon nous allions probablement l’écouter le temps d’une pièce ou deux et par la suite retourner à notre ‘’référence’’ habituelle.  Mais le temps passa et les différents setups aussi : MCD-1100 + MODWRIGHT LS 36.5 + KWA 150 + CABASSE Iroise 3, le tout sur du câblage BIS AUDIO;  Le MCD-1100  dans le gros intégré de McINTOSH MA-7000 + Iroise 3 et finalement le MCD-1100 directement dans le MODWRIGHT KWA 150 et toujours sur les mêmes colonnes.

Une bonne partie de la soirée était déjà passée et nous n’avions même pas encore sentis le besoin de retourner à notre ‘’chouchou’’.  Ce qui est un excellent début pour un lecteur fraîchement sortie de la boîte.  Même si le besoin ne se faisait pas sentir, la curiosité de comparer le nouveau vaisseau amiral de McINTOSH  avec notre MCD-500 a bien finit par nous rattraper.  Nous avons donc remplacé le MCD-1100 qui attaquait directement l’ampli de puissance de chez MODWRIGHT par le MCD-500.  Comme disent nos cousins français : ce fut la ‘’claque’’!  En comparaison le MCD-500 a une sonorité mince et manque de texture!  Oui, oui, propriétaire de MCD-500 vous m’avez bien entendu votre MCD-500 chérie, celui que vous avez choisi spécifiquement pour son naturel et ses qualités musicales dont plus particulièrement sa texture et sa richesse des timbres, sonne ‘’mince’’ en comparaison avec un MCD-1100, il faut le faire!

 En réalité voulez vous vraiment savoir quelle image  m’est venue immédiatement à l’esprit en entendant le MCD-500?  Quand j’étais plus jeune, un des rares plaisirs de mon père, qui n’était pas l’homme le plus farceur de la planète, était de s’approcher sournoisement de notre dîner, un bon ‘‘grilled cheese’’ fait de tranches Singles de Kraft à l’occurrence, et avec sa large main droite, venir aplatir avec vigueur, mais surtout avec cœur notre repas.  Sous la pression le pauvre grilled cheese ne ressemblait désormais plus qu’à une crêpe qu’à un sandwich digne de ce nom.  Et ça c’est sans parler du fromage qui était maintenant partout, sauf entre les deux tranches de pain.  Je me rappelle que cela me rendait furieux à chaque fois, et lui, cela le rendait heureux pour le reste de la journée!  Lors du passage du MCD-1100 au MCD-500 j’ai eu l’impression que la voix de la chanteuse reproduite devant moi était un ‘’grilled cheese’’ à la verticale qui venait d’être aplatit!  Désolé si l’analogie est colorée, mais c’est vraiment ce qui m’est venu a l’esprit.  Cet effet de minceur se fit sentir également sur des pièces instrumentales comme le piano qui venait clairement de subir une cure d’amaigrissement.  Ici je tiens à souligner à nouveau que les commentaires que je fais sur le MCD-500 n’est qu’en comparaison avec son grand frère, car intrinsèquement le MCD-500 n’a absolument rien du lecteur mince,  qui manque  de texture et d’ampleur, c’est juste que son grand frère nous a tellement surpris en poussant toutes les qualités de MCD-500 à une étape clairement supérieure.  J’espère vraiment avoir la chance d’en faire une écoute plus approfondie avant que son vrai propriétaire ne vienne en prendre possession.

En ce qui concerne  mon ami Patrice, lui, ce fut le rétrécissement de l’image stéréo qui l’a frappé.   Certains pourraient en déduire que l’un est la conséquence directe de l’autre, mais à l’écoute il est clair que les voix ne sont pas seulement  plus petite, mais aussi clairement plus mince. J’ai l’impression que l’on a probablement affaire ici à une multiplication du nombre des mêmes convertisseurs dans le MCD-1100.  Je dis cela et j’avoue que je n’y connais rien en design numérique et que surtout qu’à l’heure ou j’écris ces lignes je n’ai eu aucune information précise de la part de McIntosh (qui attend probablement la fin du CES avant de propager la bonne nouvelle).  Mais mon impression est vraiment d’avoir à faire face à une signature sonore similaire, mais en nette amélioration de tous les paramètres.  Seul l’avenir et la fin du rodage nous le dira.

Bien que notre rencontre avec le nouveau lecteur MCD-1100 ne dure que quelques heures et qu’il n’était pas encore à son meilleur, il nous a paru clair à notre esprit que McINTOSH venait clairement de montrer la barre de quelques crans avec la sortie de son nouveau lecteur de référence.

Patrick

PS : Vous savez, ma petite histoire de ‘’grilled cheese’’ de tout à l’heure?  Vous allez rire, mais il n’y a pas si longtemps, un des rares midi ou mes enfants dégustaient ce classique de la gastronomie du ‘’prêt en 5 minutes’’, je me suis surpris moi-même à faire à mon plus vieux le coup du ‘’grilled cheese’’ aplati.  Je suis loin d’avoir les mains aussi massives que celle de mon père, mais ce fut tout aussi efficace.  Vous auriez du voir la tête qu’il me fit, il était furieux…  et moi j’ai été heureux pour le reste de la journée! 

C’est à croire que ce genre de stupidité masculine (car c’est le cas) se transmette de père en fils. C’est peut-être d’ailleurs pour cette raison que mon père en était heureux le reste de sa journée, il s’était peut-être déjà fait servir lui-même un ‘’grilled cheese’’ aplatit pour dîner! …mais ça je ne le saurai jamais.

Patrick.

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